Une femme ménopausée de 65 ans, traitée dans un cas de carcinome du sein droit, présentait une récidive de la paroi thoracique et a été envoyée pour une scintigraphie osseuse afin d’exclure l’atteinte squelettique. L’analyse osseuse planaire a révélé une augmentation hétérogène de l’absorption de traceurs impliquant des os frontaux et pariétaux bilatéraux.b]. Le squelette restant présentait une distribution normale des traceurs. Pour caractériser cette lésion, une SPECT / CT du crâne a été réalisée. Il a révélé un épaississement nodulaire et irrégulier de la table interne de l’os frontal s’étendant jusqu’à impliquer les os pariétaux. La ligne médiane a été épargnée et la surface externe du crâne n’a pas été affectée, ce qui est caractéristique de l’hyperostose fronto-pariétale. Ainsi, le schéma hétérogène de l’absorption du méthylène diphosphonate de Tc-99m pourrait être attribué à une hyperostose excluant la possibilité de métastases sclérotiques. L’importance de reconnaître cette entité sur les scans osseux découle principalement de la nécessité de ne pas la confondre avec des métastases.
L’analyse osseuse plane du 99mTc-méthylène diphosphonate a révélé une augmentation hétérogène de l’absorption de traceurs impliquant des os frontaux et pariétaux bilatéraux. Le squelette restant présentait une distribution normale des traceurs
La SPECT/CT du crâne a été réalisée sur Symbia T6 SPECT/CT (Siemens). Les images SPECT / CT fusionnées transaxiales ont révélé un épaississement irrégulier et une nodularité de la table interne des os frontaux et pariétaux bilatéraux montrant une accumulation accrue de traceurs
L’hyperostose frontalis interna (HFI) a été rapportée chez 5 à 12% de la population générale, mais elle est plus fréquente chez les femmes. HFI se caractérise par une prolifération bénigne de la table interne de l’os frontal. On le voit le plus souvent chez les femmes plus âgées et ménopausées. Son étiologie est encore inconnue. Les hypothèses suggérées impliquent le rôle de la leptine, un peptide qui aide à contrôler le taux métabolique. Les hommes présentant des irrégularités hormonales, telles que celles avec des testicules atrophiques, ont été observés pour avoir une HFI de gravité variable. La maladie n’a généralement aucune signification clinique et constitue une découverte fortuite, mais parfois la croissance peut être exubérante et provoquer une compression du tissu cérébral. Notre patient n’avait pas non plus d’antécédents de troubles neurologiques ou de maux de tête. L’IFH est typiquement symétrique bilatérale et peut s’étendre pour impliquer des os pariétaux. Moore a classé l’IFH dans la grande catégorie de la craniopathie métabolique, qui comprenait également la nébuleuse frontalis, l’hyperostose calvaria diffusa et l’hyperostose frontoparietalis, nommée en fonction de l’emplacement de la lésion. L’épaississement du crâne peut être sessile ou nodulaire et peut affecter le crâne de manière focale ou diffuse. L’importance de cette affection découle principalement de la nécessité de ne pas la confondre avec une pathologie maligne.