Les chiens (Canis familiaris) sont d’excellents modèles de comportement humain car pendant la domestication, ils se sont adaptés au même environnement que les humains. Il y a eu de nombreuses études comparatives sur le comportement du chien; cependant, plusieurs variables psychophysiologiques facilement mesurables et analysables largement utilisées chez l’homme sont encore largement inexplorées chez le chien. L’une de ces mesures est la densité de mouvement oculaire rapide (REMD) pendant le sommeil paradoxal. L’objectif de cette étude était de tester la viabilité de la mesure de la REMD chez le chien et d’explorer la relation entre la REMD et différentes variables (sexe, âge, taille du corps et durée du sommeil paradoxal). Cinquante chiens de famille de races et d’âges différents (de 6 mois à 15 ans) ont participé à un enregistrement polysomnographique non invasif de 3 h, et les données de 31 d’entre eux ont pu être analysées. Le signal de l’électro-oculogramme (EOG) a été utilisé pour détecter les mouvements oculaires rapides pendant le sommeil paradoxal, et la REMD a été calculée sur la base de ces données. La durée du sommeil paradoxal a eu un effet quadratique sur la REMD. La REMD des sujets a augmenté avec l’âge, mais seulement chez les chiens mâles avec une courte durée de sommeil paradoxal. De plus, dans le cas des chiens avec un sommeil paradoxal court, l’interaction de la masse corporelle et de la durée du sommeil paradoxal a eu un effet significatif sur la REMD. Aucun effet de ce type n’a été observé chez les chiens ayant une longue durée de REM. Ces résultats suggèrent qu’il peut exister des relations entre le REMD et plusieurs variables différentes.