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Discussion

L’abcès vulvaire peut être causé par une infection à actinomycètes, des furoncles, une folliculite, un cancer, la maladie de Crohn, le diabète sucré, la gonorrhée, une infection à staphylocoques, des troubles immunodéficients et, le plus rarement, par une ostéomyélite. L’ostéomyélite de la symphyse pubienne est une maladie rare. C’est une inflammation infectieuse de l’os dont les organismes responsables diffèrent selon les facteurs de risque. Les patients ayant subi une chirurgie pelvienne récente présentent généralement une infection polymicrobienne, impliquant une flore fécale. Staphylococcus aureus est la cause principale chez les athlètes, tandis que l’infection à Pseudomonas aeruginosa est l’agent pathogène prédominant chez les utilisateurs de drogues intraveineuses.2 Une infection à Klebsiella pneumoniae a été rapportée chez les patients diabétiques.3 La présentation clinique de l’ostéomyélite pubienne est similaire à celle de l’ostéite pubienne, qui est une affection auto-limitante.

L’ostéite pubienne est une inflammation non infectieuse de la symphyse pubienne, sans étiologie distincte. Elle a souvent été rapportée à la suite d’interventions urologiques ou gynécologiques, et est également associée à un traumatisme, à des troubles rhumatismaux, à une grossesse et à une parturition.

L’ostéomyélite pubienne et l’ostéite pubienne peuvent se présenter sous forme de douleurs abdominales, pelviennes ou à l’aine. La plainte la plus courante dans ces deux maladies inflammatoires est la douleur avec l’haltérophilie. Une démarche de dandinage peut être observée. À l’examen, le mouvement de la hanche exacerbera la douleur et sa portée peut être limitée. La découverte la plus évidente et la plus spécifique est la sensibilité de l’os pubien dans le rami pubien supérieur ou inférieur.

Historiquement, une confusion a existé entre l’ostéite pubienne, l’ostéomyélite pubienne et l’arthrite septique de la symphyse pubienne. Tous présentent les mêmes caractéristiques. Pour des raisons peu claires, l’arthrite septique de la symphyse pubienne est beaucoup plus fréquente chez les toxicomanes par voie intraveineuse, représentant 9% de l’arthrite septique dans la population. Il n’y a pas de différenciation radiographique significative entre ces trois maladies.2

La biochimie est normale ou légèrement inflammatoire dans l’ostéite pubienne, mais franchement inflammatoire dans l’ostéomyélite avec augmentation du nombre de cellules leucocytaires, augmentation de la CRP et de la vitesse de sédimentation des érythrocytes.2 L’aspiration est le test de diagnostic ultime. En cas d’ostéomyélite pubienne, la culture de l’aspirat conduira généralement au diagnostic, parfois même après un traitement antibiotique. Les radiographies pelviennes peuvent montrer des bordures irrégulières sur la symphyse pubienne et le rami. Divers degrés d’irrégularité de la surface articulaire, d’érosion, de sclérose et de formation d’ostéophytes peuvent être présents. L’IRM peut montrer un œdème de la moelle osseuse dans les os pubiens au début de l’ostéite pubienne. La présence de liquide devrait éveiller la suspicion d’une infection sous-jacente, telle qu’une ostéomyélite.

La distinction entre ostéite et ostéomyélite pubienne peut être difficile avec les scans osseux et l’IRM seules. Bien qu’un diagnostic définitif nécessite souvent une biopsie et une culture, une biopsie n’a pas été réalisée chez le patient dont il est question ici car le patient s’est amélioré après avoir commencé à prendre des antibiotiques. Le manque d’amélioration avec le repos et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ainsi qu’une bonne réponse aux antibiotiques ont confirmé le diagnostic d’ostéomyélite pubienne.

L’ostéite est une affection auto-limitante et son traitement vise à réduire l’inflammation par le repos et les AINS oraux. La glace ou la chaleur peuvent apporter un soulagement symptomatique supplémentaire. Étant donné que l’ostéomyélite est présente chez 97% de ces patients présentant les mêmes plaintes, un traitement antibiotique est recommandé pour une période de 8 semaines — les 2 premières semaines par voie intraveineuse et les 6 prochaines semaines par voie orale.4 Cependant, les patients sont souvent maintenus sous antibiotiques oraux pendant 3 mois, surtout s’il y a de longs antécédents. Un débridement chirurgical peut être nécessaire s’il n’y a pas de réponse au traitement médical. L’incapacité à identifier les processus pathologiques de l’ostéomyélite pourrait entraîner des complications à vie telles qu’une instabilité pelvienne, etc.

Un cas similaire a été rapporté à ce jour, en Inde, impliquant une femme qui présentait une plaie génitale, traitée comme un chancre. Une enquête plus approfondie a révélé qu’il s’agissait de l’ouverture d’un sinus secondaire à une ostéomyélite chronique de la symphyse pubienne.5

Points d’apprentissage

  • Considérez l’ostéomyélite pubienne comme une cause d’abcès vulvaire.

  • Des radiographies pelviennes doivent être effectuées chez un patient présentant un abcès vulvaire récurrent.

  • Une approche multidisciplinaire doit être adoptée pour le traitement des patients présentant un abcès vulvaire récurrent.

  • Un traitement antibiotique prolongé est nécessaire dans de tels cas.

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