États généraux

un haut organe gouvernemental de représentation des domaines ou des classes (le clergé, la noblesse et la classe bourgeoise ou marchande) en France féodale et aux Pays-Bas. Les États généraux se sont développés à la suite de la croissance des villes et de l’intensification des contradictions sociales et de la lutte des classes. Cette situation a rendu urgent le renforcement de l’État féodal, ce qui a conduit à l’établissement d’une monarchie limitée.

Les précurseurs des États généraux en France furent les sessions élargies du conseil du roi (avec l’ajout de la direction de la ville) ainsi que les assemblées provinciales des états. (Ces assemblées ont jeté les bases de la formation des domaines provinciaux.) Les premiers États généraux ont été convoqués en 1302 lors du conflit entre Philippe IV et le pape Boniface VIII. À cette époque, il s’agissait d’un organe consultatif, convoqué à l’initiative du roi en temps de crise pour aider le gouvernement. Sa fonction principale était de voter les taxes. Chaque succession siégeait séparément aux États généraux et n’avait qu’une voix, quel que soit le nombre de représentants dont elle disposait. Le troisième domaine était représenté par la direction des citadins. L’importance des États généraux a augmenté pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), lorsque le roi avait particulièrement besoin d’argent. Au cours des soulèvements populaires du XIVe siècle (soulèvement de Paris de 1357-1358 et Jacquerie de 1358), les États généraux revendiquent un rôle plus actif dans la gouvernance du pays. Les États généraux de 1357 ont exprimé des exigences similaires dans l’Ordonnance de la Grande Marche. Cependant, il y avait un manque d’unité entre les villes et leur ennemi irréconciliable, la noblesse. En conséquence, les États généraux français n’ont pas obtenu les droits que le Parlement anglais avait réussi à obtenir.

À la fin du XIVe siècle, les États généraux étaient convoqués de moins en moins fréquemment, et ils étaient souvent remplacés par des réunions de notables. À partir de la fin du XVe siècle, l’institution des États généraux décline à mesure que l’absolutisme commence à se développer, et de 1484 à 1560, elle n’est pas convoquée. (Son activité a été relancée dans une certaine mesure pendant les guerres de religion, lorsqu’elle a été convoquée en 1560, 1576, 1588 et 1593. De 1614 à 1789, les États généraux ne furent pas convoqués. Ce n’est que le 5 mai 1789, lors de la crise politique aiguë à la veille de la Révolution française, que le roi convoque les États généraux. Le 17 juillet 1789, les députés du tiers état se déclarent Assemblée nationale. Le 9 juillet, ce groupe se proclame l’Assemblée constituante et devient le plus haut organe représentatif et législatif de la France révolutionnaire. Au 20e siècle, le nom d' »États généraux » a été pris par certaines assemblées représentatives qui examinaient les problèmes politiques actuels et représentaient une large opinion publique (par exemple, les États généraux pour le désarmement, mai 1963).

RÉFÉRENCE

Picot, G. Histoire des États généraux, 2e éd., vols. 1-2. Paris, 1888.

N. A. DENISOV

Aux Pays-Bas, les États généraux étaient également composés de délégués du clergé, de la noblesse et de la direction de la ville. Il a été convoqué pour la première fois en 1463, après l’unification des Pays-Bas par les ducs bourguignons. Il avait le pouvoir de voter les taxes. Le Grand Privilège de 1477 a donné aux États généraux une autorité particulièrement large. Pendant la révolution bourgeoise hollandaise du XVIe siècle, les États généraux sont devenus le centre de l’opposition au régime espagnol de la bourgeoisie et de la noblesse. Après la création des Pays-Bas du Nord, les États généraux sont devenus le plus haut organe législatif permanent de la République des Provinces-Unies. Dans le Royaume moderne des Pays-Bas, les États généraux s’appellent le Parlement.

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