Les concepts théoriques de démocratie délibérative et les institutions et processus associés à la démocratie directe tirent souvent dans des directions différentes, malgré leur similitude superficielle. Un modèle délibératif met l’accent sur l’importance de la voix alors que les référendums priorisent les votes. Un modèle délibératif impliquerait les citoyens à chaque étape du processus politique, alors qu’un référendum ne les amène généralement qu’à la toute fin. Un processus démocratique délibératif est moins intéressé par la résolution d’une question que par la discussion, alors qu’un référendum a souvent lieu uniquement dans le but de régler une question particulière. Cependant, sans institutions, la démocratie délibérative reste un concept insaisissable et idéaliste. Ici, j’examine quatre domaines spécifiques dans lesquels la tenue de référendums a souvent tendance à entraver la délibération, et j’examine les moyens d’améliorer la qualité de la délibération dans le cadre des règles et pratiques existantes. Ce sont: l’intrusion de la politique, l’absence de clarté, la quantité et la qualité de l’information, et le degré de participation et d’engagement des citoyens dans le processus. Ensemble, les cas examinés ici suggèrent des façons de réorganiser les institutions familières de l’initiative et du référendum pour se rapprocher d’une forme plus délibérative de démocratie directe.