Le partenariat entre l’Union Européenne (UE) et le Liban vise à promouvoir le développement du Liban en tant que pays stable, démocratique, politiquement ouvert et économiquement fort.
L’Accord d’association UE-Liban est entré en vigueur en avril 2006 et constitue la base juridique du partenariat entre l’UE et le Liban.
En novembre 2016, l’UE et le Liban ont adopté des priorités de partenariat (prolongées jusqu’à fin 2021) qui définissent le cadre de l’engagement politique de l’UE et du renforcement de la coopération avec le Liban. Ils comprenaient également un Pacte UE-Liban annexé décrivant des engagements et des actions mutuels pour faire face à l’impact de la crise syrienne, et cherchant à améliorer les conditions de vie des réfugiés vivant temporairement au Liban et des citoyens libanais.
Coopération bilatérale
L’Instrument européen de voisinage (IEV) était l’instrument financier clé de l’UE pour la coopération bilatérale au Liban pour la période 2014-2020. Le nouvel Instrument de Voisinage, de Développement et de Coopération Internationale (NDICI) encadrera la coopération de l’UE pour la période 2021-2027. L’approche novatrice de l’instrument comprend, mais va également au-delà du financement par subventions. Un accent accru sur la combinaison de subventions de l’UE et de prêts d’Institutions de financement européennes et internationales permettra aux pays partenaires de débloquer un niveau substantiel de financement concessionnel pour les investissements. Le nouveau système de garanties prévu par le NDICI donnera accès à des fonds supplémentaires provenant de l’afflux d’investisseurs publics et privés.
L’aide bilatérale suit une programmation pluriannuelle à travers le Cadre unique d’appui, qui définit les domaines d’intervention de l’UE, conformément aux Priorités du Partenariat. Pour la période 2014-2020, l’aide bilatérale de l’UE au Liban au titre de l’IEV s’est élevée à 402,3 millions d’euros et se concentre sur les trois secteurs prioritaires suivants:
- Promouvoir la croissance et la création d’emplois,
- Favoriser la gouvernance locale et le développement socio-économique,
- Promouvoir l’État de droit, renforcer la sécurité.
Dans le cadre du Plan d’investissement extérieur de l’UE et du mécanisme de mélange de la Plate-forme d’investissement pour le voisinage, le Liban bénéficie de 51 millions d’euros de subventions de l’UE qui lui ont permis d’accéder à des prêts d’une valeur de 736 millions d’euros depuis 2011, pour des projets dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, des routes et de la sécurité, de l’efficacité énergétique et du développement urbain local. Les subventions de l’UE augmentent le caractère concessionnel des prêts des institutions financières internationales et absorbent les risques politiques et économiques.
Lors de la Conférence CEDRE de Paris (Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises) le 6 avril 2018, l’UE a annoncé un paquet de 150 millions d’euros sur trois ans, conditionnés à l’avancement des réformes, pour soutenir la revitalisation de l’économie libanaise, ce qui pourrait générer jusqu’à 1,5 milliard d’euros de prêts pour le Liban. Le paquet n’a pas été mobilisé en raison de l’absence de progrès dans les réformes.
La promotion et la protection des droits de l’homme constituent un thème primordial de l’assistance de l’UE au Liban, conformément au consensus européen sur le développement. La transparence, la responsabilité et la lutte contre la corruption sont poursuivies dans toutes les actions soutenues par la coopération bilatérale.
L’UE soutient le développement des capacités et la société civile au Liban, dans le cadre de la Feuille de route UE-Liban pour l’engagement avec la Société civile, élaborée conjointement par l’UE et les États membres de l’UE.
Le 9 février 2021, la Commission européenne a adopté une Communication commune sur le partenariat renouvelé avec le Voisinage méridional, établissant un nouvel Agenda pour la Méditerranée pour relancer et renforcer le partenariat de l’UE avec la région. Il orientera la politique et la programmation de l’UE vers le pays pour les années à venir. La Communication conjointe s’accompagne d’un Plan économique et d’investissement pour les Voisins du Sud pour s’assurer, entre autres, que la qualité de vie des habitants de la région s’améliore et que la reprise économique, y compris après la pandémie de COVID-19, ne laisse personne de côté. Le Plan comprend 12 initiatives phares préliminaires visant à renforcer la résilience, à renforcer la prospérité et à accroître le commerce et l’investissement afin de soutenir la compétitivité et la croissance inclusive. Les fleurons pertinents pour le Liban répondront aux besoins des Libanais et des réfugiés les plus vulnérables par (1) des investissements dans la conception de systèmes d’assistance sociale durables et complets, (2) un soutien à la société civile pour façonner et suivre la mise en œuvre des réformes clés dans le contexte du « Cadre de réforme, de relèvement et de reconstruction », (3) un soutien à la responsabilité des autorités locales pour un service d’eau fiable, (4) un soutien au secteur privé pour revitaliser l’économie et la création d’emplois, contribuant à une croissance durable et équilibrée entre les sexes.
Coopération régionale
En plus de la coopération bilatérale, le Liban bénéficie de programmes de coopération régionaux et de voisinage dans le cadre de l’IEV dans les secteurs de la sécurité, de la coopération économique, de l’énergie, de l’environnement, du climat, des transports, des médias, de la jeunesse et de la culture.
Dans le cadre de l’outil de jumelage de l’UE, l’administration publique libanaise s’associe aux administrations européennes pour un apprentissage mutuel et un renforcement des capacités grâce au partage des meilleures pratiques de l’UE. Le Liban a bénéficié de deux projets de jumelage en 2014-2020 dans les secteurs de l’aviation civile, des services vétérinaires et de la sécurité alimentaire. Le Liban bénéficie également du TAIEX (Instrument d’Assistance Technique et d’Échange d’Informations) qui soutient les réformes de l’administration publique avec 71 événements en 2015-2020.
Crise des réfugiés syriens
L’UE a été le fer de lance de la réponse internationale à la crise syrienne, en soutenant des actions à la fois en Syrie et dans les pays voisins touchés, avec 24,9 milliards d’euros mobilisés par l’UE et ses États membres depuis 2011.
Le Liban et sa population ont été gravement touchés par la crise syrienne, avec plus de 865 000 réfugiés syriens enregistrés par le HCR (décembre 2020), soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. L’aide totale de l’UE pour aider le Liban à gérer l’impact de la crise des réfugiés syriens s’élève à 2,4 milliards d’euros depuis 2011 grâce à ses différents instruments. Cela comprend:
- €670.3 millions d’aide bilatérale dans le cadre de l’IEV
- 955 millions d’euros d’aide à la résilience non humanitaire acheminée par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne depuis sa création en 2015 pour aider le Liban à faire face à la crise des réfugiés, aider les réfugiés syriens à renforcer leur résilience et les aider à devenir autonomes.
- 666 millions d’euros d’aide humanitaire
- Environ 61 millions d’euros au titre de l’Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix et 2 millions d’euros.7 millions au titre de l’Instrument Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme
Ce soutien aide les institutions libanaises, les Libanais vulnérables et les réfugiés syriens en:
- Protéger les plus vulnérables, Libanais et Syriens, en répondant à leurs besoins humanitaires les plus urgents tels que la santé, la nourriture, le logement, l’eau et l’assainissement,
- Aider les réfugiés syriens, en leur garantissant des conditions de vie décentes et un accès aux services de base, y compris en plaidant pour leur enregistrement légal dans le pays,
- Promouvoir la croissance économique et la création d’emplois pour les Libanais et les réfugiés, notamment en facilitant l’accès à l’enseignement de base, professionnel et supérieur, en soutenant le développement du secteur privé, et faciliter le commerce avec l’UE. L’objectif est de favoriser le développement socio-économique inclusif du Liban et d’accroître la contribution des réfugiés à sa croissance économique,
- En renforçant les capacités des institutions libanaises chargées de répondre à la crise syrienne, aux niveaux national et local, notamment en investissant dans la modernisation des infrastructures pour faire face à la pression supplémentaire résultant de la présence de réfugiés.
Lors de la Conférence de Bruxelles I (5 avril 2017), de la Conférence de Bruxelles II (24-25 avril 2018) et de la Conférence de Bruxelles III (12-14 mars 2019) et de la Conférence de Bruxelles IV (22-30 juin 2020), l’UE et la communauté internationale ont renouvelé leur soutien aux efforts critiques déployés par le gouvernement et les citoyens libanais en réponse à la crise. La V Conférence de Bruxelles aura lieu les 29 et 30 mars 2021.
Les programmes de l’UE sont alignés sur les priorités du plan de réponse du gouvernement libanais aux conséquences de l’afflux de réfugiés en provenance de Syrie.
UNRWA et réfugiés palestiniens
Le Liban accueille environ 202 000 réfugiés palestiniens, dont environ 28 000 viennent de Syrie, déplacés pour la deuxième fois. Le pays bénéficie des contributions de l’UE au budget central de l’Agence des Nations Unies pour l’aide et le travail en faveur des réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), qui se sont élevées à 903 millions d’euros en 2014-2020. En outre et dans le contexte de la crise syrienne, le Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne soutient l’UNRWA par des actions ciblées pour répondre aux besoins des réfugiés palestiniens déplacés de Syrie ainsi que des communautés d’accueil pour un total de 60 millions d’euros depuis 2015.
Réponse à l’explosion du port de Beyrouth du 4 août
L’UE a été à l’avant-garde des efforts visant à fournir une aide d’urgence au Liban, redirigeant plus de 70 millions d’euros pour les besoins immédiats. En outre, un paquet de près de 100 millions d’euros a été adopté pour faire face aux conséquences sur le port et les zones voisines. L’UE a élaboré avec l’ONU et la Banque mondiale le Cadre de Réforme, de Relèvement et de Reconstruction (3RF). Le 3RF fait le lien entre l’aide humanitaire immédiate et les efforts de relèvement et de reconstruction à moyen terme et présente en détail les réformes clés nécessaires pour mobiliser les investissements.
Autres instruments de financement
Le Liban participe à Erasmus+, qui soutient la modernisation du secteur de l’enseignement supérieur et favorise la mobilité et la coopération avec les établissements d’enseignement supérieur de l’UE. 2 948 étudiants, professeurs et personnels universitaires libanais se sont rendus en Europe et 1 636 homologues européens se sont rendus au Liban entre 2015 et 2020.
Fiches d’information disponibles au téléchargement
- Résultats de l’Enquête d’opinion annuelle: 2020
Projets sélectionnés
- Accroître la résilience des Libanais et des réfugiés vulnérables au Liban à travers le projet « Renforcer les filets de sécurité au Liban pour soutenir les réfugiés libanais et syriens les plus vulnérables »
- « Soutenir les jeunes et les femmes à travers le projet « Développement Local des Zones urbaines du Nord du Liban » «
- » Améliorer la formation professionnelle libanaise à travers le projet « Assistance Technique pour un Enseignement Professionnel et Technique plus axé sur la Pratique au Liban » »
- Créer des emplois , les marchés et les nouvelles chaînes de valeur dans le les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à travers le projet « Entrepreneuriat national pour des opportunités d’énergies renouvelables distribuées » «
- Promouvoir l’égalité des sexes au Liban à travers le projet « L’UE pour l’autonomisation des femmes »