La Mère Assez Bonne

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Description

Winnicott voit le rôle clé de la mère « assez bonne » comme adaptation au bébé, lui donnant ainsi un sentiment de contrôle, de « toute-puissance  » et le confort d’être connecté avec la mère. Cet « environnement de maintien » permet au nourrisson de passer à son rythme à une position plus autonome.

« La mère assez bonne…commence par une adaptation presque complète aux besoins de son nourrisson, et au fil du temps, elle s’adapte de moins en moins complètement, progressivement, en fonction de la capacité croissante du nourrisson à faire face à son échec  » (Winnicott, 1953)

La mère « pas assez bonne » conduit à des « faux troubles de soi  » chez l’enfant.

« Dans les cas sur lesquels mon travail est basé, il y a eu ce que j’appelle un vrai soi caché, protégé par un faux soi. Ce faux soi est sans aucun doute un aspect du vrai soi. Il le cache et le protège, et il réagit aux échecs d’adaptation et développe un schéma correspondant au schéma de défaillance environnementale. De cette façon, le vrai soi n’est pas impliqué dans la réaction, et conserve ainsi une continuité de l’être. » (Winnicott, 1955-6)

Il considère les micro-interactions entre la mère et l’enfant comme essentielles au développement du monde interne. Après le stade précoce de la connexion avec la mère et des illusions de toute-puissance vient le stade de la « dépendance relative », où ils réalisent leur dépendance et apprennent la perte. En s’éloignant de l’enfant à petites doses au bon moment, la mère aide à développer un sentiment sain d’indépendance. Son incapacité à s’adapter à tous les besoins de l’enfant l’aide à s’adapter aux réalités extérieures.

Trois aspects clés de l’environnement identifiés par Winnicott sont la détention, la manipulation et la présentation d’objets. La mère peut ainsi tenir l’enfant, le manipuler et lui présenter des objets, qu’il s’agisse d’elle-même, de son sein ou d’un objet séparé. Une mère assez bonne le fera à la satisfaction générale de l’enfant.

L’astuce de la bonne mère est de donner à l’enfant un sentiment de relâchement plutôt que le choc d’être « lâché ». Cela leur apprend à prédire et leur permet donc de conserver un sentiment de contrôle. Plutôt qu’une transition soudaine, ce lâcher-prise se fait par petites étapes digestibles, dans lesquelles un Objet de tRanssition peut jouer un rôle important.

« Le bébé apprend rapidement à faire une prévision: « Tout à l’heure, il est sûr d’oublier l’humeur de la mère et d’être spontané, mais à chaque minute, le visage de la mère se fixera ou son humeur dominera, et mes propres besoins personnels doivent alors être retirés, sinon mon moi central risque de subir une insulte. »

Immédiatement au-delà de cela, dans le sens de la pathologie, il y a la prévisibilité, qui est précaire, et qui pousse le bébé aux limites de sa capacité à permettre des événements. » (Winnicott, 1967)

La phase finale du développement, vers l’indépendance, n’est  » jamais absolue » car l’enfant n’est jamais complètement isolé. Tout au long de notre vie, nous sommes dépendants des autres, à la recherche de compagnie et d’appartenance. Nous nous sentons bientôt seuls si nous sommes isolés pendant un certain temps.

Le rôle de la mère est donc d’abord de créer une illusion qui permet un réconfort précoce puis de créer une désillusion qui introduit progressivement l’enfant dans le monde social.

Discussion

Winnicott était un pédiatre qui s’occupait du développement des enfants. Il a adopté une approche plus douce que Freud et Lacan, peut-être modérée par son professeur, Melanie Klein. Cela comprenait des points de vue sur le rôle des parents. Cela a contribué à populariser ses enseignements, surtout après la culpabilité engendrée par des approches plus freudiennes.

Winnicott et Klein ont tous deux reconnu que l’enfant doit se rendre compte que la mère n’est ni bonne ni mauvaise, ni le produit de l’illusion, mais qu’elle est une entité distincte et indépendante.

Laplanche décrit la séduction primale comme l’offre d’un message par un parent à un enfant. La communication d’un autre attire l’enfant loin de son état d’unicité avec la mère.

La mère peut être considérée comme un « conteneur » pour les mauvais objets du nourrisson, car l’enfant les projette dans la mère. Une capacité critique pour elle est d’accepter et de survivre à cet assaut avec équanimité.

Winnicott, d’ailleurs, a du mal à dire que le rôle de « mère » peut être toute personne qui agit dans le rôle de « soignante » qui se lie avec l’enfant.

Voir aussi

Winnicott, Winnicott’s development stages, True self, false self

Winnicott, D. (1953). Objets de transition et phénomènes de transition, Revue internationale de psychanalyse, 34:89-97

Winnicott, D.W. (1955-6) Variétés cliniques de transfert. Revue Internationale de Psycho-Analyse, 37, 386

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. Miroir – rôle de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant. Dans P. Lomas (Éd.), La situation difficile de la famille: Un Symposium Psycho-analytique (pp. 26-33). Londres: Hogarth

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