Thérapie vocale pour la paralysie des plis vocaux

Il ne fait aucun doute que la paralysie des plis vocaux est une affection débilitante affectant la santé générale et la qualité de vie d’un individu. La prise en charge optimale d’un patient présentant un dysfonctionnement des plis vocaux par un oto-rhino-laryngologiste, un orthophoniste et un orthophoniste permet une évaluation vidéostroboscopique objective détaillée de la configuration glottale pendant la phonation, des mesures acoustiques et aérodynamiques, de l’EMG laryngé (le cas échéant) et de l’auto-évaluation du handicap vocal par le patient. L’incompétence glottale profonde est généralement gérée chirurgicalement avec quelques séances de thérapie vocale après la chirurgie pour assurer une fonction vocale optimale. Les patients avec une fermeture glottale plus adéquate sont souvent vus pour une thérapie vocale et perdus pour le suivi lorsque leurs voix s’améliorent suffisamment pour satisfaire leurs besoins vocaux. Il est essentiel d’obtenir une batterie complète d’évaluations, y compris des mesures perceptives, aérodynamiques, acoustiques et stroboscopiques, à intervalles périodiques chez des patients chirurgicaux et non chirurgicaux afin d’évaluer la fonction vocale dans le temps. L’une des rares études rigoureuses de résultats perceptifs, acoustiques, aérodynamiques et vidéofibères chez des patients après médialisation avec une graisse et une thyroplastie a évalué les patients avant la chirurgie et à des intervalles courts (1-3 mois), moyens (4-6 mois) et longs (7-12 mois) après la chirurgie. Une amélioration de la plupart des paramètres à des intervalles à court et à long terme a été notée, mais pas dans l’intervalle moyen. Les meilleurs résultats ont été obtenus chez les femmes. Une difficulté continue à augmenter et à maintenir la pression sous-glottale pour une phonation de haute intensité a été observée chez les patients masculins et féminins. Cette belle étude soulève un certain nombre de questions comme suit. Quelles mesures phonatoires objectives devraient être évaluées avant et après l’intervention et à quels intervalles de temps? Pourquoi les résultats des femmes étaient-ils meilleurs que ceux des hommes alors qu’aucune corrélation entre l’âge, la fonction pulmonaire ou la gravité des troubles vocaux et aérodynamiques préopératoires n’a été observée? La thérapie vocale doit-elle être initiée à l’intervalle de 4 à 6 mois lorsque la qualité de la voix diminue ou dans les 1 à 2 mois suivant la chirurgie afin que la diminution de la fonction vocale ne se produise pas? Pourquoi la fonction vocale s’est-elle finalement améliorée après 7 à 12 mois? Heuer et al et Colton et Casper ont constaté une satisfaction similaire chez les patients optant pour une chirurgie par rapport à ceux observés pour une thérapie vocale; cependant, les patients présentant une incompétence glottale moindre dans les deux études ont opté pour un traitement. Pouvons-nous mieux définir les paramètres vocaux qui aident à prédire quels patients peuvent avoir besoin d’une chirurgie plutôt que d’une thérapie? Tous les patients avec des mesures de débit d’air élevé mais des pressions sous-glottales quasi normales et une MPT supérieure à 10 secondes devraient-ils subir 6 semaines de thérapie vocale plutôt qu’une intervention médicale? Si tous les patients chirurgicaux étaient vus pendant 6 semaines de traitement postopératoire, les taux de satisfaction vocale augmenteraient-ils à plus de 70%? Pouvons-nous différencier de manière perceptive ou objective les patients dont les voix postopératoires seront excellentes de celles dont les voix seront simplement adéquates? Ces questions ne peuvent être répondues que par le développement et la mise en œuvre d’un protocole rigoureux étudiant des femmes et des hommes d’âges différents atteints de paralysie unilatérale des plis vocaux choisissant une chirurgie de médialisation et une thérapie vocale élective. Les évaluations normalisées doivent inclure des mesures perceptives, aérodynamiques, acoustiques, stroboscopiques et de satisfaction des patients pendant les tâches d’intensité douce et forte avant et à intervalles périodiques après les deux interventions.

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