L’agitation est l’une des caractéristiques diagnostiques de la catatonie dans la classification DSM IV, mais des formes permanentes de catatonie agitée ont parfois été décrites. Nous rapportons le cas d’un homme de 43 ans qui souffrait déjà de schizophrénie indifférenciée depuis 7 ans, et chez qui nous avons diagnostiqué une catatonie agitée. Alors que notre patient était traité par un neuroleptique lors d’un deuxième épisode de paranoïa, un état d’agitation a été observé qui a persisté pendant 8 mois supplémentaires. Pendant cette période, il a été traité avec plusieurs neuroleptiques et benzodiazépines différents, seuls ou en association, sans aucune amélioration. Aucune cause organique n’a été trouvée. Il a ensuite été transféré à notre unité de thérapie électroconvulsive (ECT), avec un diagnostic d’agitation schizophrénique résistante à la pharmacothérapie. L’ECT a commencé et il n’a reçu du dropéridol qu’en cas d’agitation et de l’alimémazine pour l’insomnie, qui n’ont eu aucun effet. Compte tenu de son agitation persistante sans but, de l’écholalie et de l’échopraxie, de mouvements stéréotypés avec des maniérismes et des mimiques et des grimaces marquées, nous lui avons diagnostiqué une catatonie agitée. Après la quatrième séance d’ECT, nous avons décidé d’arrêter tout traitement et lui avons administré du lorazépam à une dose de 12,5 mg par jour. Vingt-quatre heures plus tard, tous les symptômes d’agitation avaient disparu. À notre avis, l’agitation catatonique permanente n’est pas rare. Dans notre cas, le traitement neuroleptique s’est maintenu et peut même avoir aggravé la symptomatologie. Le lorazépam peut être utilisé comme test thérapeutique pour ce type d’agitation, surtout s’il ne répond pas aux neuroleptiques. Cela permet également au patient d’être sous sédation rapidement et efficacement, l’empêchant ainsi de se blesser davantage.